- Hattori-sensei! Hattori-sensei! SENSEEEI!

Rien.

- Sensei! Sensei!

La jeune fille tira sur la manche.

- Regardez! Regardeeezz!

Un coup d’œil furtif.

Ce jour-là, Hanzo devait s’occuper de la marmaille de recrue, pas sa bleusaille habituelle qui avait en moyenne quinze ans, mais plutôt une école pour les petits préadolescents plein d’espoir qui avaient comme cours d’apprendre les bases de l’art du combat et de trouver plus facilement la voie qu’ils prendraient plus tard. Malheureusement, le projet marchait à moitié avec des jeunes qui venaient de nobles familles qui s’évanouissaient à la vue de saleté ou des pauvres sans éducation qui ne savait comment se tenir en classe. Par contre, il fallait dire tout de même que cela ne rendait pas le système totalement négatif.

Seulement qu’il n’aurait pas fallu que l’on essaie de mettre la Lumière - à l’époque - à diriger les bancs d’école.

Le Conseil en avait eu des idées farfelues, mais celle-ci pouvait bien être la plus étrange. Hanzo avait du mal à se contrôler- il fallait dire que les répercussions si elle touchait à un seul gamin seraient énormes et il fallait qu’elle garde son sang-froid. Aujourd’hui, on souhaitait qu’elle évalue de façon générale les jeunes de douze ans qui choisissaient leurs armes de prédilection. Beaucoup prenaient celles d’un proche ou une qu’ils adoraient en la voyant de loin et Hanzo n’avait pas une minute pour souffler, car tous voulaient impressionner cette « personne forte qui faisait peur ».

De retour au « présent », Hanzo regarda la jeune fille aux grands yeux jouer avec une épée, faisant plusieurs parades. Immédiatement, elle attrapa fermement l’arme par la lame et la leva en l’arrachant des mains de la petite.

- Tu sais ce que c’est, ça?

- Bah oui! Une rapière!

- Et tu sais à quoi ça sert une rapière?

Elle coupa la jeune fille avant qu’elle ne put lui répondre. La lame était extrêmement flexible et le pommeau incrusté argent montrait un souci du détail par l’artisan.

- Une rapière sert dans les danses et dans les duels de noble, petite, parce qu'on s'est aperçu qu'il y avait mieux. Malgré le fait que sa pratique ne soit pas disparue, elle ne va que couper comme un coupe-papier et percer tellement peu et de façon tellement petite que tu chatouillerais un CHIEN, alors si tu avais le moindrement un peu de JUGEOTE, tu saurais que tu ne peux pas t’en servir, surtout pas une BABIOLE décorative comme ça! Trouve-toi une arme qui est faite pour TUER et pas pour se PAVANER, bon sang!

Puis, d’une main, elle cassa la lame en deux et la lança à la petite qui était là, éberluée. Cette dernière se mit plus en rogne qu’autre chose et commença à taper du pied.

N’importe qui aurait pu voir ici une totale perte de contrôle, mais face aux plus jeunes, Hanzo avait eu, à son niveau personnel, la patience d’un moine.

- Sensei! SENSEEEEIII!

Coup d’œil vers un gamin.

- R’gardez-moi! J’ai pris l’arquebuse accrochée dans mon salon!

- Tu sais le temps de chargement de cette arme à feu là?

- Ah bah ça doit bien être rapide!

Coup de main au visage.

Hanzo prit une longue respiration et s'attaqua à nouveau à ses devoirs. Engagez-vous, qui disait.