Pour une raison qui m’est inconnu, mais sûrement importante, le Général Kichiro Kô a demandé à ce qu’on rejoigne autour de la même table certaines personnes. Je fais partit de ces certaines personnes, moi Ling Yao, alias Greed, Ombre au service de Nocta. Enormément de choses trottent dans ma tête en pensant à ce dont va bien pouvoir nous parler le Général… J’ai entendu bon nombre de rumeurs sur la quête d’exploration sur laquelle compte investir les trois grandes capitales : Eterna, Lumia et même Nocta il paraît.
Découvrir des zones encore inexploré… Aller à la découverte de l’inconnu. L’exploration de nouvelles terres, de nouvelles richesses et pourquoi pas, de nouvelles civilisations ? Une idée qui me fascine, cela pourrait me permettre d’augmenter ma cote de popularité au saint des trois capitales… La réputation, les gens me reconnaîtront partout où je passerai. Je deviendrai facilement un homme fortuné en plus d’avoir de nombreuses femmes à mes pieds.

Soudainement, quelqu’un frappe à la porte, puis « elle » entre… Mes dons de repérage ne m’ont pas permit de reconnaître la personne avant qu’elle ne pénètre la pièce, mais j’avais ma petite idée sur qui ça pouvait bien être. Je descends de mon petit nuage et pose mon regard sur cette femme que je connais depuis tant de temps : Lan fan, Ninja au service de Nocta… La petite fille de Fu. Une femme capable de camoufler sa présence à quiconque... ou presque.

« Tu vas être en retard pour la réunion si tu ne sors pas tout de suite… »

Remarque pertinente… Je jette un coup d’œil à l’horloge accroché sur le mur et me rend compte qu’elle a raison, il me reste cinq bonnes minutes avant d’arriver en retard à cette fameuse réunions si importante aux yeux du Général. Sans dire mot, je me lève de ma chaise, enfile mon manteau noir et me met aussitôt en route vers le palais du grand Kichiro Kô. Afin d’arriver plus rapidement au lieu convenu par le rendez-vous, j’augmente ma cadence de marche.

Ce n’est pas la première fois que je pénètre le palais du Général, et ce ne sera sûrement pas la dernière… Que se soit de l’intérieur ou de l’extérieur, le palais à l’air immense et est magnifique. Ça doit coûter une fortune un truc pareil… Je veux le même. Bref, j’arrête de rêvasser et me concentre sur cette réunion. Il va sûrement m’envoyer en mission avec d’autres Ombres ou peut-être même certains Ninjas. Enfin de l’action… Les missions que j’ai effectuées récemment étaient d’une simplicité à rendre mes journées de plus en plus ennuyeuses les unes que les autres. Si les rumeurs sont bonnes et que le Général compte vraiment nous envoyé en tant qu’explorateur dans les terres inconnus, je serai réjouie.
Je regarde une dernière fois ma montre : j’arrive à l’heure pile. J’entre enfin dans la pièce où se déroulera la réunion. J’aperçois Kichiro Kô, le Général lui-même, Kosui Gabriel, une Ombre au service de Nocta et Kanamori Mahan, un Ninja. Je suis donc le dernier à être arriver… Je connais l’Ombre et le Ninja présent seulement de vu, je les ai sûrement croisés à maintes reprises sans faire vraiment attention. Mon regard se dirige vers le Général, j’affiche un sourire simple sur mon faciès avant de prononcer les mots suivants :

« C’est un honneur Général. »

Les tensions entre les capitales ne cessaient de se poursuivre tandis que l’exploration de nouvelles terres était le sujet principal dans les ruelles de Nocta. J’étais assit vulgairement sur le rebord d’une basse toiture, le coude sur ma cuisse, ma tête reposé sur mon poing fermé. J’écoutais attentivement le discours de deux individus qui parlementer autour d’un verre de la pluie et du beau temps mais majoritairement de la découverte de l’extérieur du Royaume. D’ailleurs, ils insistaient sur le fait de partir eux même dans cette quête. Lorsque j’entendais cela, un sourire se dessina sur mon visage : comment deux simples civils ignorant la difficulté d’une telle aventure pouvaient se permettre de quitter le Royaume ? Ils n’avaient clairement pas l’étoffe d’un baroudeur, ni la connaissance nécessaire concernant ce sujet.

Encore quelques minutes d’écoutes nonchalantes, c’en était assez ! Ils déblatéraient des conneries sans nom… Au début, cela me faisait sourire, mais arrivé à un certain moment, ça devenait usant – même énervant ! Aussi, je me levai et décidai de retourner chez moi… La marche lourde, l’envie de rien et le regard vide, c’est ainsi que je longeais les rues de Nocta dans le but de retrouver mon domicile dans lequel j’allais passer le temps d’une quelconque manière. La paperasse et autre protocole incombant un Ninja avait été faite préalablement : j’avais prit un peu d’avance pour pouvoir me prélasser la journée… En aucun cas je regrettais la masse considérable de travail fournit ces derniers jours : là, j’étais bien !

Les clés inséraient dans ma serrure, un claquement résonna dans le couloir de mon immeuble et j’entrai enfin dans ma demeure. Une lettre se trouvait sur mon buffet dans l’entrée et été fermé d’une cire rouge qui fut tamponné pour la sceller. Intrigué, je me dirigeai vers celle-ci afin de prendre connaissance du document. Le bruit du papier qui se déchirait sous la force de mes doigts m’irritait l’oreille : c’était un son que je n’aimais pas… Une fois la lettre en dehors de son enveloppe, je la dépliai et commençai à la lire avec attention. J’étais convoqué dans le bureau du Général Kô aujourd’hui même, dans une petite demi-heure précisément. Mes yeux se fixèrent et la paralysie m’entravait. Un frisson me parcourut le corps ainsi que quelques palpitations… Quelques secondes plus tard, je me retrouvais en pleine possession de mes moyens : l’excitation m’avait gagnée, j’avais hâte de me retrouver dans le bureau du Général que je n’avais eu la chance de rencontrer.

Je sortais de chez moi avec précipitation après m’être longuement observé dans un miroir pour voir si ma tenue était parfaite : aucun faux plis, pas d’odeur suspecte, une coiffure impeccable – le parfait petit militaire ! Une fois dehors, ma marche était régulière et rapide : concentré, je ne faisais pas attention aux passants et j’en bousculais quelques uns sans le vouloir. Quelques ronchonnements mais rien de bien méchant : à mon insu, j’étais connu dans l’enceinte de Nocta.

En tant que parfait Ninja digne de ce nom, j’arrivais à l’heure : même légèrement en avance. Mais pas assez : un homme était déjà là, un homme que j’avais déjà rencontré auparavant : Gabriel. Quelle coïncidence tout de même ! J’étais satisfait de le voir ici, mais je n’avais nullement prévu de me retrouver en compagnie du Général et d’une Ombre… Heu non… De deux Ombres puisqu’un autre arriva. Je me demandais si c’était le dernier, mais je leur adressais un petit signe de main avant de me mettre au garde à vous : les bras le long du corps, le dos bien droit, le torse légèrement bombé et surtout : le regard fixant celui du Général en guise de respect.




• Ninja Kanamori Mahan, à vos ordres mon Général !
  

Attendant l’ordre de Kô pour me mettre au « repos »…

On a pas de temps à perdre avec des salutations, asseyez-vous.

Par où commencer ?

Nocta a-t-il des ennemis ?

L’un me fait un signe de main, l’autre me remarque à peine… Un accueil à moitié réussit ou à moitié rater, cela dépend du point de vu de chacun et de l’oignon qu’on se fait des personnages présents autour de cette table. Kanamori a une attitude exemplaire… Mais à vouloir monter dans l’estime du Général il finira par avoir la bouche pleine de merde pour n’avoir au final rien de valeur. Mahan n’est peut-être que Ninja, mais en ayant lu son dossier, je pense qu’il peut avec un chouia plus d’expérience rivaliser avec de bonne Ombre. Si je me souviens bien, sa particularité à lui est de contrôler la glace grâce à la lame qu’il manie. Il fixant, par signe de respect, le regard du Général.
Quant à l’Ombre Gabriel, après les manières de Mahan, pose une certaine question au Général… Bien sûr, rien qu’au regard qu’elle portait au jeune Ninja avant d’avoir posé la question à Kichiro Kô, j’avais deviné qu’elle faisait allusion à l’effectif réduit qu’il y a aujourd’hui. Il ne faut pas être une Ombre pour comprendre qu’il manque de l’effectif dans nos rangs… Surtout lorsque l’on remarque combien l’on est après que le Général lui-même nous invite dans son palais d’urgence! Si c’était réellement une urgence, nous ne serons pas seulement trois autour de cette table… Et Mahan en tant que Ninja n’aurait jamais mis les pieds dans ce palais.

Le Général après avoir affirmé ne pas avoir de temps à perdre pour des salutations demande aux trois soldats présents de s’assoir sur les chaises qui leurs sont destinés. L’on considérait cela comme un ordre… Alors aussitôt, je m’assis sur la chaise qu’il y avait derrière moi. J’adopte une pose respectable et tourne mon regard vers le Général qui compte sans aucun doute ouvrir le débat sur la raison de notre venu en ces lieux. Il s’assit à son tour sur la chaise qui lui était destiné avant de lever ses yeux vers le plafond l’air penseur… Dans les nuages. Une question qu’il posa à lui-même sortit de sa bouche. Par où commencer, se demande-t-il. Un court temps d’arrêt avant de reprendre par une autre question : cette fois-ci destiner à moi, l’Ombre et le Ninja.
Pourquoi une telle question ? Ne sait-il pas que depuis l’Incident, nous considérons les deux autres capitales comme ennemis ? Bien sûr qu’il le sait… C’est sa fille que l’on a assassiné… Il est l’un des suspects du meurtre de la petite sœur de la Princesse de Lumia… C’est lui qui a interdit aux habitants de Nocta tout contact avec ceux de Lumia et d’Eterna. Avec un dirigeant comme Kô, la guerre est-elle une option face à ses deux capitales ennemies ? Je n’espère pas… Pour tout le bonheur de tout le monde… Je n’espère pas…

« Depuis l’Incident, nous ne considérons pas Lumia et Eterna comme ennemis ? »

Pour la première fois depuis que je suis dans les forces armées de Nocta, j’entendais le Général parler. Sa voix était d’un charisme peu commun et nous ne pouvions qu’obéir à ses ordres une fois ceux-ci prononcés. C’est pour cela qu’après nous avoir demandé de nous asseoir n’ayant pas le temps avec les bonnes manières, je me mis au repos et tirai une chaise vers moi dans le but de m’asseoir. J’étais positionné entre deux Ombres : je me sentais un peu comme l’intrus du groupe, mais je me savais leur égal !

J’observais avec attention le Général Kô, buvant la moindre de ses paroles, l’air concentré. Puis il finit par nous demander si Nocta avait des ennemis. J’eus un petit sourire à la suite de cette question : depuis l’Incident, nous n’avions pas réellement d’ennemis à proprement parlé : il s’agissait de deux potentiels ennemis, voilà toute la différence. Avant toute chose, je réfléchissais à quoi répondre : le Général était un homme intelligent et cette question n’était pas là par hasard. La première Ombre prit la parole en s’interrogeant sur le fait que les deux capitales étaient des ennemis : par réflexe je secouais la tête de droite à gauche, indigné. Puis ce fut à mon tour de répondre…




• Nous n’avons pas d’ennemi à proprement parlé. Eterna et Lumia sont de potentiels ennemis mais tant que nous n’en sommes pas sur, nous ne pouvons les considérer comme tels. Nous devons nous méfier d’eux et nous parer à toutes éventualités.
  

Il était vrai que la fille du Général fut assassinée, mais nous ne savions pas par qui : Lumia ? Eterna ? Même moi je n’avais pas connaissance de cette information mais je brûlais d’envie de le savoir… En revanche, je comprenais tant bien que mal la réaction de Kô quant à son envie de retrouver l’assassin pour le châtier : si j’avais été dans ce même cas, nul doute que mon envie de vengeance atteindra son paroxysme.

C’était désormais à la seconde Ombre de prendre la parole : j’inclinais mon visage dans sa direction, prêt à l’écouter. Gabriel avait surement peu de chose à dire : je ne le savais pas bavard. Il ne parlait pas beaucoup, mais une chose était sur : ce qu’il disait été censé. Cet homme avait la tête sur les épaules… Aussi, j’avais hâte qu’il prenne la parole dans le but de savoir ce qu’il pensait de cette situation…

Je n’ai encore rien demandé de tel, Gabriel. Quant à l’assassin de ma fille, qui n’a rien à voir avec le sujet que je vais vous énoncer…

Je le tuerai de ma main.

Nous allons envoyer des hommes dans les mers du nord. Et ce, malgré le fait qu’il semblerait qu’Eterna et Lumia pensent à y aller aussi.

Nos avis avaient été ignorés : sauf celui de Gabriel qui retint l’attention du Général qui avait prit soin de répondre à un petit bout de ce qu’avait dit l’Ombre. Je secouais à nouveau ma tête de droite à gauche, consterné de voir aussi peu d’intérêt… Mais le Général vint aux faits : il souhaitait explorer les mers du Nord et envoyer des hommes pour exécuter cette mission. J’étais d’accord avec lui : nous devions absolument explorer le Monde. Les ressources qui y résident pouvaient nous rendre puissant et riches : nous ne devions en aucun cas les laisser aux mains d’Eterna ou de Lumia.

Toujours assis entre les deux Ombres, le Général juste en face de moi, je ne savais pas quoi répondre. Cela dit, une question me vint à l’esprit et je préférai tourner ma langue sept fois dans ma bouche avant de la poser : Kô était peut-être une personne susceptible. Ne le connaissant pas, je devais pour le moment prendre des gants et lui parler avec des pincettes. Je respirais profondément brisant le silence qui commençait à régner dans la pièce.


• Sauf votre respect Général, si vous souhaitez envoyer des hommes : la décision vous incombe. Est-ce que vous nous avez convoqué ici pour nous dire que c’est nous qui seront envoyés explorer les mers du Nord ? Au quel cas il aurait été plus utile de faire venir les concernés directement… Et si j’ai effectivement visé juste, pourquoi ne pas nous le dire directement plutôt que de tourner autour du pot ?

La façon de dire les choses n’avaient peut-être pas été la bonne : mais j’étais du genre à dire ce que je pensais et le tact n’était pas mon atout majeur. Ma main droite qui était posé sur ma jambe tremblotait légèrement : des tremblements provoqués non pas par la peur, mais par l’excitation… Je me demandais à la fois quels seront les soldats envoyés pour l’exploration, ainsi que la réaction du Général suite à mes propos… Tant de sentiment en un instant si court… C’était quelque chose que je n’avais pas l’habitude de ressentir : je devais profiter de ce moment et surtout de ma liberté – surtout si Kô n’avait pas apprécié ce que j’avais demandé.

Spoiler:

J’enverrai sûrement une poignée d’hommes pour observer. Il faudra que cette unité soit entraînée et rapide, autant sur terre que sur la mer. Je prendrai le temps de bien choisir ceux que j’enverrai. Et donc non Mahan, je ne vous avais appelé pour vous y envoyer.

Je voulais des avis, je les ai eus. J’aimerais aussi que vous transmettiez cette décision aux seuls hommes qui vous sembleraient aptes pour cette mission.